JO 2016 - Armelle O’Brien: «Quand je m’occupe de Teddy, je sue!»

Pendant des années, elle a bataillé avec Gevrise Émane et partagé le quotidien des apprentis champions à l’INSEP, faisant la fierté de ses clubs formateurs : Sailly-sur-la-Lys, où réside encore sa famille, et surtout Laventie, où elle travailla sous la houlette de Jimmy Mouzay, qui fut récemment président de la Ligue.

Pendant cinq ans, Armelle O’Brien a fait partie du top 10 français, tout en faisant une école de kiné en parallèle. « Quand j’ai arrêté ma carrière, avec mon diplôme en poche, comme j’étais de la maison, la fédération m’a offert un poste chez les juniors », où elle assista à la montée en puissance d’Alexandre Iddir et Loïc Pietri avant, deux saisons plus tard, à 27 ans, de se voir proposer l’équipe A. « C’était la première fois qu’il y avait un kiné féminin chez les garçons. Ça a un peu fait peur au départ car le milieu est très masculin, sourit-elle. Mais tout s’est bien passé et je vis ma deuxième olympiade. »

 

« Une part de psychologie »

 

Une présence aux Jeux que la jeune femme de 34 ans savoure, sans se projeter : « Ce n’est pas du tout la concrétisation d’un rêve. Je ne vis pas par procuration. Quand j’ai arrêté, j’ai vite fait le deuil. » L’ancienne élève de l’institution Saint-Jude à Armentières reconnaît néanmoins que son vécu dans le judo est un vrai plus : « On parle le même langage, je sais ce qu’ils vivent au quotidien, les efforts, les sacrifices. Et comme il y a aussi une part de psychologie dans notre travail, ça me donne un temps d’avance. »

La question qui brûle les lèvres concerne forcément son lien avec Teddy Riner, en lice ce vendredi : « Il ne faut pas le cacher. Teddy, c’est 2,04 m, 140 kg ! C’est un double homme, donc je sue à grosses gouttes quand je m’en occupe, avoue-t-elle en riant. Physiquement, c’est éprouvant, il y a de la surface. Mais on a nos petits rituels et c’est un vrai plaisir, car Teddy est adorable. »