De l'humour et de la bonne humeur

Les personnes sourdes sont des personnes comme les autres. Elles ont simplement plus de difficultés à comprendre les informations qui leur parviennent puisqu'elles sont sonores et pas souvent visuelles. Il faut apprendre la langue des signes pour faire un pas vers elles. Et les cours se passent avec humour, dans la bonne humeur. Témoignage. À l'institution Saint-Jude, le cours commence. Il y a une dizaine de stagiaires face au « prof ». On ne l'a pas encore entendu prononcer un mot ; normal, il est sourd et muet. Durant deux heures, il va communiquer par gestes et tous les stagiaires vont comprendre. Vocabulaire de la maison, du jardin, des loisirs, verbes d'action... Un geste, un mot. Quelquefois le mot se devine : la main placée devant la bouche puis éloignée signifie « bonjour ». Deux doigts qui forment une paire de ciseaux et sont placés devant la langue : « silence ». Pour illustrer « pleurer », il suffit de passer un doigt de chaque main sur le visage pour mimer les larmes qui coulent. Pour « mentir », le doigt passé sous le nez. Ça se complique avec les verbes « vouloir », « pouvoir », « connaître », « savoir »... Là, il faut retenir la gestuelle.



Quelquefois, un stagiaire invente un geste. Pour « espionner », Déborah place ses deux mains l'une derrière l'autre près de l'oeil et simule une longue vue.

Bien essayé mais ça n'est pas ça du tout ! Et tout le monde de rire, pas d'un son tonitruant qui sort de la bouche, mais un sourire moqueur s'inscrit sur les visages et les mains font des gestes qui rappellent l'enfance : l'index d'une main qui frotte l'index de l'autre main (« bis bis la galette »).