L'inauguration du nouveau bâtiment des BTS (1988)

Le projet avait progressivement pris corps depuis 1985 : un terrain étant à vendre rue Lamartine, en face de l'Institution Saint-Jude, nous avions pu l'acheter grâce à la générosité de nombreux anciens élèves, parents, professeurs et membres du personnel. Puis il fut décidé d'y construire une salle de sports destinée aux élèves du collège et du lycée ains qu'un bâtiment scolaire qui accueillerait une partie des élèves du lycée. La construction fut réalisée de décembre 1987 à octobre 1988, sous la conduite de deux architectes parents d'élèves : MM. Philippe Lepère et Alain Feraille.

Et c'est le dimanche 9 octobre 1988 qu'avait lieu la grande journée de l'inauguration.

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LE DEROULEMENT DE LA JOURNEE
La salle de sports fut inaugurée d'une manière "sportive" dès le matin par un match amical de volley ball entre deux équipes de nationale 3 du championnat de France masculin : L'A.S.P.T.T. Lille et l'U.S. Saint-André. C'est M. Luc Blanckaert, professeur à Saint-Jude et arbitre de volley, qui avait organisé ce match. Les spectateurs purent apprécier le style, l'adresse et la rapidité des joueurs : un beau spectacle pour ceux et celles qui aiment le volley !

A 11 h, une assistance très nombreuse se retrouvait à la grande chapelle de l'Institution Saint-Jude pour la messe de rentrée. Celle-ci était concélébrée par le Père Cloupet, secrétaire général de l'enseignement catholique français, M.l'Abbé Delannoy, directeur diocésain de l'enseignement catholique, M. le Chanoine Béghin, ancien supérieur, M. l'Abbé Desrumaux, ancien élève et MM. les Abbés Gombert et Menet. Des parents, des professeurs et des élèves avaient préparé cette célébration qui fut pour tous un moment de prière intense et joyeuse, grâce à la participation de la belle chorale de Nieppe et à l'animation assurée par M. Jean-Pierre D'Heedène.

A la sortie de la messe, la rue Lamartine était envahie par les centaines de personnes venues assister à l'inauguration officielle.

Celle-ci débuta par le traditionnel couper de ruban. Deux élèves avaient été choisis pour tenir le coussin et les ciseaux : Lucie Loridan et Sébastien Boussemart. Le critère du choix ? Tout simplement l'âge. Il s'agit des deux plus jeunes élèves du collège Saint-Jude.

C'est le père Cloupet qui eut l'honneur, en tant que responsable national de l'enseignement catholique, de couper le ruban inaugural et de découvrir le premier les nouveaux locaux. Il était suivi de M. Gérard Haesebroeck, conseiller général et maire d'Armentières, de M. Champagnac, adjoint au maire, de M. l'Abbé Delannoy et M. Michel Bastien, directeurs diocésains, de nombreuses personnalités de la région - maires, directeurs d'établissements scolaires -, de M. Jean-Louis Marchal, président du conseil de gestion de l'Institution Saint-Jude, de M. Alain Diers, président d'A.P.E.L., de M. Robert Holvoet, ancien directeur, de M. l'Abbé Wallaert, curé de la paroisse Notre-Dame, M. Serge Moine, directeur régional du Crédit du Nord, enfin d'une foule de parents, de professeurs, d'élèves et de membres du personnel de l'établissement.

LES DISCOURS
C'est dans la salle de sports que furent prononcés les discours. Chacun des intervenants fut présenté par M. l'Abbé Gombert, directeur adjoint de Saint-Jude.

M. Bellengier, directeur de l'Institution Saint-Jude, prit le premier la parole. Il exprima sa "Joie" et sa "Fierté" de participer à l'inauguration d'un tel bâtiment et rappela les raisons de la construction : "La salle des sports était demandée par les professeurs d'éducation physique depuis des dizaines d'années. Plusieurs projets avaient d'ailleurs déjà vu le jour, du temps de mes prédécesseurs. La création de cette salle constituait une impérieuse nécessité pour les 1.610 élèves scolarisés dans notre collège et notre lycée.

- Les classes qui constituent désormais une annexe de notre lycée étaient également devenues indispensables en raison de la très forte croissance des effectifs du lycée depuis quelques années. Qu'on en juge . dans les classes du second cycle, nous avions 275 élèves en 1968, il y a 20 ans ; nous en avions 300, 10 ans plus tard, en 1978 ; il y en a 820 aujourd'hui. Il est vrai que depuis 10 ans ont été créées de nouvelles filières - les baccalauréats G - ainsi qu'un B.T.S."

Il souligna toutefois le fait que cette réalisation n'exprimait aucun esprit de sectarisme ou de triomphalisme : "Cette construction n'a pas pour but de concurrencer d'autres établissements scolaires - je pense en particulier à ceux de l'enseignement public, que nous respectons et avec lesquels nous entretenons de bonnes relations.

Elle manifeste de notre part une double volonté :
- la volonté d'abord d'offrir aux familles d'Armentières et de la région le choix du type d'éducation qui correspond à leurs convictions ;
- la volonté enfin de nous insérer dans le cadre des objectifs fixés par le Ministère de l'Education nationale et le Conseil régional : permettre à 80% des jeunes d'atteindre le niveau baccalauréat en l'an 2000."

M. Jean-Louis Marchal, Président du Conseil de gestion, relata principalement les étapes de la construction :
- l'achat du terrain, d'un coût total de 800.000 F, la moitié de l'acquisition ayant été financée par des dons ;
- la construction proprement dite, pour un peu plus de 8 millions de francs.

Il remercia aussi tous les acteurs de cette réalisation : les architectes, le Conseil de Gestion, le personnel de l'Institution Saint-Jude et M. Joseph Dufour qui avait assuré la décoration florale du bâtiment pour l'inauguration.

Il annonça le lancement imminent d'une souscription sous forme d'obligations associatives, au taux de 5,5 %, par parts de 2.000 F, pour un montant total de 4 millions de F.

Enfin, avec émotion, il informa l'assistance que la nouvelle salle de sports allait désormais s'appeler "Salle Louis-Béghin" en hommage à M. le Chanoine Béghin, ancien supérieur de Saint-Jude, grand bâtisseur et bienfaiteur de l'Institution.

M. l'Abbé Delannoy, directeur diocésain de l'enseignement catholique, prit à son tour la parole. Il rappela l'évolution du lycée Saint-Jude depuis une dizaine d'années, la diversification des formations assurées afin de contribuer au développement économique du secteur Flandre-Lys. Et il remercia chaleureusement le père Cloupet, pour sa présence, ainsi que M. Bellengier et toute la communauté éducative de Saint-Jude pour leur dynamisme et leur foi en l'avenir.

Le père Cloupet, secrétaire général de l'Enseignement catholique avait la tâche ingrate de parler le dernier, face à une assistance qui avait déjà écouté debout 3 discours, aussi son propos fut-il empreint de beaucoup d'humour.

Il résuma en trois mots les orientations qu'il donnait à l'Institution Saint-Jude :
- "Je me souviens" - devise du Québec - car l'école doit transmettre aux jeunes un capital de culture ;
- "Je maintiendrai" - devise des Pays-Bas - car les éducateurs chrétiens doivent être des hommes et des femmes solides, convaincus, ayant quelque chose à dire;
- "Je construirai" : bâtir est nécessaire à l'enseignement catholique pour qu'il maintienne sa place dans la nation et réponde au défi du Pays : permettre à 80 % des jeunes d'ateindre le niveau baccalauréat en l'an 2000. Mais il s'agit aussi de "construire un royaume" selon le mot d'André Malraux, où l'enfant est accueilli comme il est, où nous nous efforçons d'en faire un adulte mûr et responsable, où nous lui permettons de développer chacun de ses dons.

Enfin après avoir exprimé sa satisfaction d'être présent en ce jour à l'Institution Saint-Jude, il invita l'enseignement catholique à témoigner de l'Espérance, du Souci de la justice et de la Fraternité.

Les discours une fois achevés, l'assistance put se restaurer grâce à un cocktail préparé par la Société de restauration Roger Dupont et servi par des membres de l'A.P.E.L. et des jeunes du B.T.S. Action Commerciale.

Un banquet devait clore cette journée : parents et anciens se restaurèrent dans une ambiance joyeuse, autour du Père Cloupet et des différentes personnalités qui avaient participé à l'inauguration. Le repas était servi par M. Malleville et des jeunes du B.T.S.

Mais est-il utile d'en dire davantage ? Chacun est parti le coeur empreint d'émotion, la tête remplie de souvenirs, avec l'espoir secret de pouvoir revivre encore semblable journée.