Le 22 juin 1944, un bombardement américain faisait 116 morts à Armentières et La Chapelle

Le 22 juin 1944, il y a 75 ans, Armentières vivait une journée tragique. Une escadrille de trente-six bombardiers américains de la 9e  Air Force quitte ce jour-là sa base du sud de l’Angleterre avec pour mission de détruire le centre ferroviaire d’Armentières.

Ce jeudi 22 juin 1944, il faisait beau, les enfants étaient en vacances et de nombreuses personnes se trouvaient dans les rues. La ville n’avait plus été bombardée depuis mai 1940, et son intérêt stratégique était assez négligeable. Chaque fois que des avions étaient signalés, la sirène de l’hôtel de ville se mettait à hurler. Et les avions ne faisaient que passer dans le ciel. Aussi, les gens ne descendaient plus aux abris. Mais cette fois-ci, l’alerte était sérieuse. Et les trente-six B 26 Marauder larguèrent sur la ville et sur celle de La Chapelle-d’Armentières 519 bombes. Il était 21 h 03.

"À Armentières, 427 bombes touchèrent dix-neuf rues. Quatre-vingt-six maisons furent détruites."

 Le bombardement toucha les rues Massenet et Jules-Lebleu jusqu’à la rue Lamartine, et les Instituts Saint-Louis et Saint-Jude, puis les rues de la Paix et de la Gare, où les établissements Mahieu, Agache et Vlaeminck furent démolis en partie. Ce fut ensuite le tour du quartier Saint-Roch et, enfin, les rues Léon-Beauchamp, des Tilleuls et la cité des Cheminots de La Chapelle-d’Armentières. À la gare, trente-trois wagons garés en bordure de cette cité et chargés de farine, de ficelle et de lin prirent feu. Des munitions éclatèrent de toute part, dont des caisses de cartouches et de petits obus de DCA placés sur des wagons.

À Armentières, 427 bombes touchèrent dix-neuf rues, détruisirent 86 maisons et causèrent des dommages à 366 autres maisons. À La Chapelle-d’Armentières, cinquante-sept maisons furent anéanties et 79 partiellement démolies. Plus grave, elles firent 116 victimes, soit 83 Armentiérois, dont 63 dans le quartier Saint-Roch, et 33 Chapellois.