Floriane Joseph, de son 20,56 au bac à son premier roman

À 24 ans, Floriane Joseph vient de publier son premier roman, aux éditions Frison-Roche

En 2014, Floriane Joseph faisait la une de la presse, en obtenant son bac L avec la meilleure moyenne de l’académie de Lille. Soit une note générale de 20,56 ! Sept ans plus tard, elle est à nouveau sous les projecteurs, avec la sortie de son premier livre, « La belle est la bête ». Elle sera en dédicace ce samedi à Majuscule, à Armentières.

« On ne peut être heureux que parmi les gens heureux »… D’une phrase dans sa dissertation de philo du bac L, Floriane Joseph a conquis les correcteurs du baccalauréat. Sa copie de juillet 2014 a été sacrée meilleure dissertation de toute l’académie de Lille, faisant s’envoler sa moyenne générale au bac : 20, 56 ! Une fierté, déjà, pour la lycéenne de Saint-Jude, à Armentières. Et des espoirs pour son avenir.

La jeune fille se voyait entrer à Normale Sup’, mais la prépa du prestigieux lycée parisien Henri-IV a ébranlé ses certitudes. Elle ne l’a toutefois pas dégoûtée de l’écriture, sa passion depuis l’enfance. « Écrire, c’est venu de la lecture, que j’ai toujours adorée. Et lire m’a donné le goût d’écrire », confie-t-elle. Poussée à l’époque par ses professeurs du collège Saint-Joseph de Comines, elle se lance dans des concours. Avec succès puisque Floriane Joseph a remporté le prix du salon du livre de Bondues. « Ma première joie littéraire », sourit-elle. Au lycée Saint-Jude, à Armentières, elle sera trois fois finaliste du prix du jeune écrivain, de quoi l’encourager dans sa voie.

Professeur agrégée à Valentine-Labbé

Sept ans plus tard, on la retrouve presque naturellement… écrivaine. Et occupée à promouvoir son premier roman, La belle est la bête (lire ci-dessous), qu’elle dédicacera le samedi 27 mars 2021 à la librairie Majuscule d’Armentières. Un bonheur nouveau pour la désormais professeur agrégée d’anglais au lycée Valentine-Labbé, à La Madeleine.

Nouveau mais appelé à durer, ce bonheur, puisque la jeune femme a déjà terminé son second roman. Elle qui découvre l’enseignement en pleine crise sanitaire n’en a pas forcément vu le meilleur. « Et mon rêve, c’est d’être auteure à plein temps », avoue-t-elle.

« Je me revendique féministe »

Au cœur de son premier livre, un conte résolument moderne, il y a une princesse, Leïla, qu’un homme défigure à l’acide dans la rue d’un royaume imaginaire. « J’ai eu l’idée de ce livre en lisant un article sur des femmes ainsi défigurées en Inde, et à qui l’on redonnait vie grâce à un défilé de mode. »

Floriane Joseph voulait parler des femmes et du terrorisme. Mais surtout des femmes, en fait. « Je me revendique féministe, pour une égalité des droits entre les hommes et les femmes. Et on n’y est pas encore », souffle-t-elle. Le mouvement Meetoo a « montré que les femmes sont encore agressées. Et tant que femme je continuerai à avoir peur dans la rue en rentrant d’une soirée, ou peur pour mes deux sœurs… Ce combat sera légitime ». La petite fille « sage, polie, timide » et l’élève modèle sont bien loin. « L’écriture m’a libérée », souffle la Lilloise, enfin elle-même, par le pouvoir des mots.

Un conte moderne, au nom de toutes les femmes

On devra peut-être pousser les murs, ce samedi 27 mars 2021, à la librairie Majuscule. À l’institut Saint-Jude, on se souvient en effet très bien de cette jeune bachelière, qui a fait exploser les compteurs du baccalauréat, en 2014. Floriane Joseph est d’ailleurs toujours en contact avec deux enseignantes de l’établissement. « Elles vont certainement étudier mon livre avec leurs élèves. Histoire de leur montrer que l’on n’étudie pas que des écrivains morts », sourit l’ancienne lycéenne armentièroise.

Son livre, justement, est un petit bijou d’écriture, dans un style souvent poétique mais aussi, très moderne. Une histoire de femmes d’aujourd’hui, blessées, battues, agressées mais aussi, libérées par l’amour. Toutes se retrouveront dans ce conte universel où les plus laids ne sont pas ceux que l’on croit. Dans un royaume tout droit sorti de l’imagination de l’auteure, la princesse Leïla est défigurée à l’acide par un « barbare » dont les convictions ne laissent aucune place aux femmes. Encore moins à leur liberté, y compris sexuelle.

 

Une femme libre

De cette agression, Leïla fera une force, au bout d’un cheminement aussi spirituel que libérateur. Qui est la belle ? Qui est la bête ? Et si la belle était aussi un peu la bête, et vice et versa ? En retrouvant sa liberté d’être femme, jusqu’au bout de ses passions, la princesse Leïla parle au nom de toutes les femmes et de tous les pays.

Paru aux éditions Frison Roche. Dédicace le samedi 27 mars 2021 à la librairie Majuscule, Grand’Place à Armentières, de 15 h à 17 h. Dédicace le 3 avril 2021 à la Librairie internationale de Lille, à 15 h.