Paul Dujardin, 87 ans, dont une bonne partie dédiée aux autres

Paul Dujardin est curieux. Il a parcouru les cinq continents et continuere à le faire tant que sa santé le lui permettra

C’est un homme bienveillant et une figure de la vie associative armentièroise. L’entrepreneur à la retraite depuis 1992, né en Pévèle en 1930 et arrivé avec ses parents dans la cité de la Toile en 1935, déborde toujours d’idées et d’énergie. Portrait.

« Vie heureuse et privilégiée  »

 

Un temps, Paul Dujardin a nourri l’idée de devenir prêtre, et il est donc entré au séminaire de Merville de 1948 à 1950. Mais le destin a voulu qu’il épouse, en 1954, Éliane Bouquillon, avec qui il a eu trois filles et deux garçons. Aujourd’hui, Paul Dujardin, veuf depuis le 14 octobre 2002, a treize petits-enfants, et trois (bientôt quatre) arrière-petits-enfants. «  J’ai vécu avec mon épouse une vie extraordinairement heureuse, je me suis toujours senti et me sens toujours un privilégié de la vie  », avoue-t-il.

 

Homme de chiffres

 

Après des études à Saint-Charles, puis à Saint-Jude, Paul Dujardin est entré à l’université catholique de Lille, d’abord en HEI (Hautes études industrielles), puis en expertise comptable dans les années 1950 à 1953. Il travaille comme employé comptable chez Auguste Dufour, puis chef comptable aux tissages Watrelot et retour chez Auguste Dufour comme chef de bureau. En 1962, il rachète la moitié de la clientèle d’Auguste Dufour, et s’installe seul comme expert comptable.

 

En 1980, il intègre son habitation et ses bureaux dans la demeure de Raymond Disseaux, ancien notaire, au numéro 5 de la rue Kennedy. En 1988, il crée sa société avec Jean-Pierre Félix, alors maire de Templeuve, puis il s’associe avec Charles Dillies en septembre 1989 sous la dénomination Société Dujardin et Dillies, Diligentia. Il prend sa retraite en 1995, mais continue de travailler bénévolement jusqu’en 2012.

 

 

 

« Le Rotary pour sortir de moi-même  »

 

Parmi toutes ses activités, le Rotary-club d’Armentières tient une place à part dans la vie de Paul Dujardin : «  Le Rotary m’a permis de sortir de moi-même, de vaincre ma timidité. Grâce à l’amitié sincère et intense de ses membres, j’ai pu surmonter le décès de mon épouse et rebondir immédiatement  », dit-il avec émotion.

 

« Servir d’abord », telle est la devise du club services. Paul Dujardin a fait sienne cette devise, en étant tour à tout trésorier du district 1520, secrétaire, vice-président et président du club d’Armentières.

 

Soixante-trois ans de bénévolat

 

En 1954, à la suite de l’appel de l’abbé Pierre, le Comité armentiérois d’aide au logement (CAAL) est créé. Paul Dujardin en devient le trésorier jusqu’en 2006, puis président jusqu’en 2011 et il en est toujours administrateur aujourd’hui.

 

En 1996, il est nommé conseiller comptable du vicaire épiscopal de l’évêché de Lille, en 2007, trésorier de l’association Les Blouses roses, et toujours administrateur à ce jour, et en 2010, trésorier de la FACES (Fédération armentiéroise du comité d’entraide et de soutien), toujours en poste à ce jour.

 

Ses activités bénévoles et intenses au service des autres lui ont valu plusieurs récompenses honorifiques, la médaille d’or de la Ville d’Armentières en 2002, puis en 2011 la médaille grand or de la Ville.

 

Artiste

 

Paul Dujardin a mené une carrière que l’on peut qualifier d’artistique. Organiste et chanteur, il interprète en 1945, au retour des prisonniers dans la salle du cinéma Le Central à Armentières, La Nuit de Rameau en solo, avant qu’une certaine Jacqueline Ente (alias Line Renaud) ne chante à son tour. Aujourd’hui, il est toujours organiste à l’église Saint-Vaast, chante au Choral armentièrois depuis 1964 et à la chorale Point d’orgue de Wambrechies depuis 2017. Il est également comédien dans la troupe de théâtre du rotary. «  J’ai 87 ans, mais tant que la santé me le permettra, je veux rendre les gens heureux autour de moi. Je ne peux pas garder pour moi les privilèges que j’ai reçus.  »