Le même sourire devant le chevalet ou dans le magasin

Avec ou sans lunettes, Brigitte Mériot, c'est d'abord un sourire. Mais pas ce sourire fabriqué qu'on apprend pour les besoins du commerce, non. Ce sourire-là est celui d'une artiste peintre qui transmet les lumières et les couleurs de la vie. Ce sourire-là est aussi celui qui accueille clients et déposants du magasin « Troc des Mômes » à Armentières.

Un sourire de bienveillance sur les gens et les choses. "Son visage souriant, dans l'Armentiérois, on le connaît depuis longtemps. Entre 1981 et 2000, c'était à la pharmacie d'Erquinghem. « Après mon Bac G, j'ai fait un peu de secrétariat mais ça ne me plaisait pas. Alors, je suis devenue vendeuse dans la pharmacie qu'avait ma soeur. J'y suis restée pendant dix-neuf ans ! » relate Brigitte Mériot, Chapelloise et maman d'une fille de 23 ans. L'année du nouveau millénaire, la jeune femme décide d'ouvrir son propre commerce : « Parce que j'adore les relations avec les gens et que je voulais être indépendante . À cette époque-là, les dépôts-ventes, ça commençait tout juste. La crise, déjà... »

Brigitte Mériot dans son «Troc des Mômes» où quelques-uns de ses tableaux sont exposés.

Mais avant de se lancer, Brigitte prépare le terrain : « Je me suis fait aider par la Chambre de commerce j'ai suivi un stage, les ""trois jours du créateur"", j'ai obtenu des aides financières à la création et des étudiants de Saint-Jude ont mené une enquête pour mesurer la viabilité de mon projet ». Très vite, Brigitte Mériot fait ses choix. D'abord, elle se spécialisera dans les vêtements et les chaussures d'enfants de qualité, les jouets et les livres pour la jeunesse. Ensuite, elle s'installera dans un magasin emblématique d'Armentières : la mercerie Le Pauvre Diable, rue du Docteur-Choquet. « Ce magasin était fermé depuis un moment. Il avait déjà cette devanture en bois que j'ai voulu préserver » se souvient-elle. Le Troc des Mômes ouvre en janvier 2001. « Au départ, le stock était constitué par des affaires que m'avaient laissées des amis. Aujourd'hui, j'ai un noyau de déposants d'une trentaine d'habitués et plein d'autres occasionnels. Des gens qui viennent d'Armentières mais aussi de beaucoup plus loin. » Les articles peuvent rester jusqu'à six mois.

Le petit diable
Mais souvent, ça part tout de suite. C'est vrai que les prix sont attractifs : « On peut avoir un pull Quick Silver 14 ans pour 10 euros lors que c'est 30 euros neuf un chemisier IKKS 12 ans à 14 euros alors qu'il faut dépenser 30 ou 40 euros dans un magasin » explique-t-elle en montrant ses rayons. Le principe, c'est le gagnant-gagnant : le déposant tire un peu d'argent d'un article qui ne va plus à ses enfants (ça grandit vite à ces âges-là !) et partage à 50-50 avec Brigitte une fois la vente réalisée. Et l'acheteur trouve des vêtements, des chaussures et des livres à très bon marché.

Brigitte est dans son magasin presque tous les jours de la semaine.

Peintre comme son père
« Sauf le lundi et le mercredi après-midi. Car ces jours-là - et souvent le soir aussi - c'est peinture » explique-t-elle. « La peinture, est mon autre passion. C'est mon père, le docteur Jacques Mériot dont beaucoup d'Armentiérois se souviennent, qui m'a initiée quand j'avais 15-16 ans. Parce que lui aussi peignait. Et à 85 ans, il peint toujours d'ailleurs ! »

Depuis plusieurs années, Brigitte Mériot signe des huiles sur toiles réalisées le plus souvent au couteau. Des personnages stylisés sur des aplats de couleurs vives, enfants au ballon, joueur de flûte. Ou bien des tableaux abstraits où se mêlent des formes géométriques colorées qui invitent à l'évasion ... Elle participe à des expositions collectives (elle est régulièrement au Grenier des Arts de Sailly) et tourne aussi pas mal dans le secteur pour des expositions individuelles. Mais ses toiles, on peut aussi en apercevoir quelques-unes dans son magasin. Des tableaux qui, pour tout dire, s'adaptent parfaitement à l'univers d'enfance du Troc des Mômes.

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