L’enseignement privé se regroupe, pour être plus fort encore

Grégory Stecucorum, Bénédicte Soupault, Alexandre Dhennin, Vincent Delerue et Marc Rousselle

Il ne faut pas parler de fusion, encore moins de regroupement, mais plutôt d’un rapprochement. Les deux écoles, deux collèges et deux lycées privés d’Armentières ont annoncé à leurs équipes leur volonté de travailler désormais ensemble. Une démarche novatrice dans l’enseignement catholique.

L’histoire

L’enseignement catholique a toujours été très présent et dynamique à Armentières. Les effectifs y sont importants : en tout, de la maternelle à la terminale, ça représente quatre mille élèves. Des regroupements ont déjà eu lieu, on citera notamment l’Institut familial d’Armentières et Saint-Louis qui sont devenus l’Institut Nicolas-Barré.

En novembre 2014, les premières rencontres ont eu lieu entre les chefs d’établissements des deux écoles, deux collèges et deux lycées privés d’Armentières pour envisager des projets en commun. Le 30 mai, l’annonce a été faite aux équipes des établissements pour officialiser ce rapprochement et répondre aux questions.

Ce que ça change

«  On en est encore au tout début, c’est un laboratoire  », temporisent les chefs d’établissements quand on leur demande ce que cela change concrètement. Marc Rousselle (Sainte-Famille), Vincent Delerue (Saint-Jude), Bénédicte Soupault (Sainte-Colombe), Alexandre Dhennin (collège Saint-Charles) Grégory Steculorum (Nicolas-Barré) et Vincent Delerue (Institut Saint-Jude, collège et lycée) ont prévu de se voir régulièrement.

Leurs équipes seront amenées à travailler davantage ensemble. Des expériences concluantes ont été menées, comme de faire visiter aux petits, dès 5 ans, les ateliers de Nicolas-Barré pour leur donner une idée, même lointaine, des formations et métiers possibles.

«  L’idée, c’est qu’ensemble, on est plus forts, on a plus d’idées, on est moins isolés. On peut développer davantage d’innovations pédagogiques, de passerelles entre école, collège et lycée  », disent-ils.

Ils insistent aussi sur l’intérêt pour les familles d’avoir une offre complète, quel que soit le profil de leur enfant, vers l’enseignement général, professionnel ou technologique. Il n’est pas exclu de trouver par la suite un nom pour parler de ce rapprochement (à Roubaix par exemple, il existe la FRESC, Fédération roubaisienne de l’enseignement supérieur catholique).

Ce que ça ne change pas

Pour les élèves et leurs familles, ce rapprochement va passer relativement inaperçu dans un premier temps. Les chefs d’établissements ne changent pas. Chacun reste maître chez soi et il n’y aura pas de nomination d’un grand chef. Le nom des établissements n’est pas remis en cause non plus.

Chaque établissement a un organisme de gestion propre (OGEC). L’idée d’un OGEC commun n’est pas à l’ordre du jour pour le moment.

En chiffres

4 000

C’est le nombre d’élèves scolarisés dans les écoles, collèges et lycées catholiques d’Armentières : 350 à l’école Sainte-Famille, 450 à l’école Sainte-Colombe, 360 au collège Saint-Charles, 730 au collège Saint-Jude, 840 au lycée Saint-Jude et 1 050 à l’Institut Nicolas-Barré.

400

C’est le nombre d’enseignants et de personnels non-enseignants dans l’ensemble de ces établissements. La motivation de ce rapprochement n’est pas économique. Il n’est donc pas question de supprimer des postes, chaque établissement ayant ses besoins spécifiques d’enseignants et de personnels. Une donnée qui mérite d’être précisée pour rassurer les équipes.