Le rêve de JO d’Audrey Feutrie, à deux doigts de devenir réalité

C’est le 21 mai, à l’issue de « la régate de la mort », qu’on saura si Audrey Feutrie sera aux JO de Paris

Deux Armentiéroises aux JO, avouez que cela aurait de la gueule ! En tout cas, c’est de l’ordre du possible pour deux rameuses du cru, Violaine Aernoudts et Audrey Feutrie. Si la première a déjà connu Tokyo, la seconde frétille d’impatience à l’idée de se qualifier pour Paris 2024. Rencontre.

Des débuts à Saint-Jude

Lors de la cérémonie de vœux de Fleurbaix, sa ville natale, Audrey Feutrie a été mise à l’honneur. Au micro, la jeune femme a alors rappelé ses débuts à l’aviron. Les mêmes que ceux de sa coéquipière et amie Violaine Aernoudts, des débuts qui doivent pas mal au hasard, finalement. « C’est mon collège Saint-Jude qui proposait l’option sport aviron en sixième. Je me suis ensuite licenciée au club Léo-Lagrange d’Armentières et, de fil en aiguille, j’y ai pris goût », confie la rameuse. Quand les résultats ont commencé à suivre, forcément, le goût s’est encore plus affiné. Une première médaille au championnat de France en 2012. Depuis, Audrey Feutrie collectionne les titres et en a même trois nationaux aujourd’hui à son actif tandis que, côté international, la jeune femme porte le maillot tricolore depuis 2017.

Un double cursus

Mais l’aviron n’est pas le foot et, forcément, impossible de faire l’impasse sur un double cursus. Les mêmes exigences sportives qu’un footballeur mais pas le même salaire… Pour assurer son avenir, Audrey Feutrie suit donc des études de kiné. Sur un rythme adapté à son statut de sportive de haut niveau. Et, entre entraînements (« deux le matin, un l’après-midi »), cours et stages, les journées sont parfois bien longues.

Deux ans de préparation

Pensionnaire du pôle espoirs de Nantes pendant cinq ans, la Fleurbaisienne a dû se résoudre à rejoindre, en octobre 2022, l’INSEP dans le cadre de la préparation aux Jeux. « La direction technique nationale a choisi de regrouper tout le pôle à l’INSEP. J’ai dû quitter ma petite vie nantaise, changer d’école, d’environnement, mettre entre parenthèses ma vie sociale et personnelle. » Un sacrifice, donc, en vue des Jeux… Et une année de césure dans ses études. Enfin, une relative césure, puisque la jeune femme confie continuer à suivre quelques cours. « 100 % dans l’aviron, c’est pas possible ! Continuer mes études, ça me permet de penser à autre chose. »

Du rêve de Jeux olympiques à l’objectif

« Les Jeux, c’était un rêve. Aujourd’hui, c’est devenu un objectif. » Le déclic, là où Audrey s’est dit que c’était possible, c’est lors de la saison 2020-2021 qu’elle l’a eu. « Au départ, je ne faisais que de la pointe. Et, là, je me suis lancée dans le couple pour avoir plus d’autonomie, lance celle qui est maintenant spécialiste du quatre de couple. C’est là que je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire. » Là que les JO ont commencé à devenir une réalité pour une jeune nordiste qui n’a finalement découvert toute la beauté de l’olympisme que sur un tard. « Je ne suis pas issue d’une famille de grands sportifs. Petite, je ne comprenais pas forcément ce que ça représentait. C’est en grandissant, en me mettant dans l’aviron, que j’ai compris les émotions que cette compétition transmettait et celles qu’elle nous permettait de vivre. »

Les échéances

La qualif’, elle aurait déjà pu être en poche depuis septembre, à l’issue d’une Coupe du monde qui offrait des billets aux sept premières embarcations. « Mais on s’est raté et on a terminé 12e. » Du coup, c’est en mai, à Lucerne, qu’Audrey, tout comme Violaine Aernoudts, jouera son va-tout. « La dernière régate de qualifs, qu’on surnomme la régate de la mort. Là, seules les deux premières embarcations seront qualifiées, soupire Audrey FeutrieDu coup, forcément, la pression monte. » Mais la rameuse la gère. Grâce à un programme de préparation mentale mais aussi grâce à ses proches, notamment son copain, ancien nageur de haut niveau. « Il me soutient énormément et il trouve souvent les bons mots. »