La pension à l'ancienne est morte, vive le nouvel internat !

L'internat serait-il à l'aube d'un nouvel âge d'or ? ...

Au rectorat, sans donner de chiffres, on n'hésite pas à évoquer un « net regain d'intérêt » des familles... et des élèves ! « C'est sans doute dû à une évolution de la société, explique Patrick Louchart, proviseur vie scolaire de l'académie de Lille. Pendant longtemps, les internats ont eu une image très dégradée. Désormais, on observe une grande satisfaction des élèves à être internes, qui bénéficient d'un accueil et d'un suivi plus importants. » C'est donc que le recrutement a été profondément modifié. « On est passé de l'internat subi à l'internat par envie », témoigne Nicolas Carlier, directeur de Saint-Jude à Armentières, qui en connaît un rayon en matière d'internat.

Pendant longtemps archétype de la pension à l'ancienne, l'établissement stabilise enfin ses effectifs après une longue descente vertigineuse : il accueillait 450 internes voici vingt ans, à peine 60 en 2007, année du creux de la vague. Lundi, ce sont 81 élèves (de Saint-Jude, de l'Institut familial et de l'Institut Saint-Louis), venus parfois de très loin (Bruxelles, Paris mais aussi Gabon ou Maroc) qui ont pris possession des chambres individuelles de 9 m², type étudiant, avec un lavabo, un bureau, une armoire et un lit.

« Être acteur de son internat »
Tous ont été triés sur le volet et retenus pour leur adhésion à ce mode d'éducation. « Je pourrais ouvrir davantage l'internat,reprend Nicolas Carlier, j'ai eu beaucoup de demandes cette année, mais ce qui compte, c'est le projet pédagogique et éducatif.
L'internat ne doit pas être assimilé à une sanction ou à une préférence parentale. Ce doit être un choix de l'enfant. Si c'est le seul choix des parents qui travaillent, ça ne peut pas prendre ! Le jeune doit être acteur de son internat. Ce doit être pour lui un moyen pour atteindre ses objectifs. »
De fait, Nicolas Carlier s'enorgueillit d'un résultat : 100 % de ses élèves internes ont décroché l'examen qu'ils préparaient ces trois dernières années. Reste que certains élèves venus de régions éloignées n'ont d'autres choix que d'être internes pour suivre un enseignement très spécifique.
Et si l'interne bénéficie d'un rythme régulier et découvre la vie en collectivité, les coups de blues et l'acceptation d'une certaine discipline inhérente à cette vie à plusieurs existent.

Le directeur table sur une hausse continue des effectifs dans les années à venir. Mais ne souhaite surtout pas verser dans une « mode » internat. « Si c'était le cas, on casserait la pension comme on l'a fait il y a trente ans... »